Jour J+4:
 Plaza de Mulas (4350m)
 
Premier jour de repos au camp de base. La journée commence par une lessive pour les plus courageux, lessive qui nous oblige à casser la glace dans un des reservoir d'eau d'INKA.
Pour nous acclimater au mieux il est prévu d'alterner les journées de repos au camp de base et ascensions/portage. La vie au camp de base est donc très calme, le maître mot est de prendre son temps, attendre que l'altitude fasse son oeuvre. J'ai monté de quoi lire et de la musique mais comme les autres j'ai hâte de faire le tour du "propriétaire". Inka a une des plus grosses installations. On dénombre une petite dizaine de tentes "mess". Nous en avons une qui nous est attribuée pour les repas mais aussi pour entreposer ce que nous voulons. INKA doit pouvoir gérer 5 ou 6 'expés en même temps. On peut tout louer, du simple service de mules depuis Horcones à la tente pour entreposer du materiel.  Une tente sert de réserve, une autre de cuisine (four inclus!!!), une habrite même un "cyber" café (1 USD la minute!!!!).
 
Je pars me ballader dans le camp. Il est immense, plus de 150 tentes, heureusement il est quasiment vide en ce début de saison. Les divers opérateurs s'activent pour terminer leur installations avant l'arrivée du gros des client courant Janvier. Je monte sur la moraine au dessus du camp. La vue est superbe. J'ai déjà pris des réflexes idiots de client assisté: midi approche et je me demande si les guides vont gueleur parce que je me suis éloigné!!! Il nous ont bien dit ce matin qu'on irait tous ensemble à l'Hotel construit à un petit kilomètre du camp.
Le repas de midi ne passe pas très bien et je prend un bon mal de tête, je me demande si les 50m de dénivelé au dessus du camp y sont pour quelquechose.
 
Après le repas je vais directement me pieuter en me disant que j'ai peut être démarré la première journée de repos trop vite. Le reste du groupe effectue un réglage des crampons pour l'ascenssion du lendemain (le cerro Bonete).Je les "shoot" de l'interieur de la tente n'ayant pas le courage de ressortir. Nous constatons que nous avons tous plus ou moins les même chaussures (Assolo 8000) achetées au même endroit (vieux camp' à Lyon). Personne n'est vraiment heureux de cet achat "forcé" (les chaussures hivernales alpines ne sont pas assez chaude, nous avons tous acheté des chaussures spécialement pour l'expé). Celles de Charles sont trop petites, il a du déformer le chausson interne, celles de Jean Louis sont trop grandes, et j'ai du faire déformer la coque plastique des miennes pour mes maléoles. Nous nous nous sommes en fait tous heurtés au même problème: les chaussures expé sont faites en petites série et lorsque nous nous sommes équipés courant Octobre, les expés pour l'Himalaya avaient déja "tout raflé". Jeff a lui les plus beaux pieds: il est équipé de Crispi trouvées "en solde" et marquées "expe des 50 ans de l'Everest". La vraie "moon boot" avec guêtre intégrée.
 

Le reste du groupe fait un saut à l'hotel. J'essaye tant bien que mal de dormir mais j'ai un début de gerbe. Bien que je ne tienne pas à rencontrer le redouté toubib, Juan P. nous emene le voir avant le repas Stefan et moi. Stefan est bien plus mal en point que moi. Sa gastro l'a beacoup affaibli, car il se déshydrate et que la première régle à satisfaire pour bien s'acclimater est de boire énormement. Les guides nous ont dit que nous devons uriner "blanc". Le toubib est une toubib, pas le vieux méchant décrit par les guides. Elle est tout juste sortie de l'école je pense. Elle donne un desinfectant intestinal à Stefan et nous osculte tous les deux: tension, poux et saturation en oxygène. Sur ce point nous sommes en avance sur le reste du groupe car les guides nous ont dit qu'il suivraient eux même notre saturation au jour le jour pour evaluer notre acclimatation. En regardant ma gorge, la toubib croit voir un début d'angine et me file directement des antibiotiques car cela peut rapidement dégéner quand nous respirerons de l'air très froid en altitude. Juan P. n'est pas convaincu et argumente ferme, mais rien n'y fait, je suis sensé prendre les anti-bio réputés mauvais pour le bide. C'est bien la première fois qu'on me trouve un truc alors que j'ai pas mais alors pas du tout mal à la gorge.

 

 

Apres le repas, le reste du groupe retourne à l'hotel pour profiter du couché de soleil. Je me pieute en espérant que le mal de tête et la nausée vont passer. A peine arrivé je carbure déja à l'aspirine, aux anti-bio et au motilium. Je maudis les médicaments génériques, j'ai beau avoir emener toutes les notices de mes médicaments, il faut un temps fou pour se faire au nouveau noms. Je dors plutôt mal même si cela reste du domaine de l'inconfort.