Jour J+7:
portage nido de Condores (camp 2 ) 5560m
 
Aujourd'hui, nous faisons un portage aux camps 1 et 2. Je me suis finallement assez reposé hier pour faire l'ascension "à vide" jusqu'au camp 1 avec Stefan et Juan I. tandis que le reste du groupe ira aussi jusqu'au camp 2. La journée est difficile et je ne l'apprécie pas vraiment. Je suis "taquet" pour arriver au camp 1 alors que je ne porte qu'une gourde et mon appareil photo. Le reste du groupe m'encourage mais j'enrage, je ne suis clairement pas acclimaté et le sommet est presque 2000 mètres plus haut. Il me reste un jour de repos avant le début de l'ascension... C'est la première fois que nous empruntons le sentier qui part au dessus du camp de base et sur lequel nous voyons des gens aller et venir tous les jours. Je comprends bien mieux maintenant pourquoi ils vont si lentement avec les gros sacs alors que je peine à vide.
 
L'ascension se fait dans des pierriers. Nous montons en chaussures légères car il ne fait pas encore trop froid meme au camp 2 pendant la journée. A cette saison, il n'y a quasiment pas de neige sur la face Est. Nous faisons une grande traversée sur la gauche. Nous croisons un peu de monde, une quizaine de personnes qui montent, qui descendent. Et ils sont tous la pour la meme chose : Aller au sommet !!! Cette activité humaine est assez surrealiste. Le petit etre humain, du haut de ses 1.8m,  va tout faire pour "vaincre" le gentil géant de 7000 m. En fait, il va surtout se mesurer à lui meme : tester sa préparation, sa motivation, sa determination. Pour beaucoup de personnes, c'est un Objectif. L'avantage, c'est qu'il n'est pas extreme tout en n'étant pas trivial. Enfin laborieusement, ils, nous sommes sur ce terrain de jeu pour dépasser !!!!  D'ailleurs, on croise une jolie jeune femme, ski au dos, qui monte pour skier le glacier des polonais. A chacun son challenge !!!!
Les sentiers sont en fait relativement agreables, on a l'impression de marcher sur des gravats. La descente se fait au pas de course.
 
Stefan et moi faisons donc halte au camp 1. On voudrait rester le plus longtemps possible pour "profiter" de l'altitude mais Juan I. décide qu'il faut redescendre. Comme lors de l'approche de la face Sud; les voix des guide sont parfois impénétrables!!!! Il semble qu'il aie oublié sa radio et qu'il aie fixé une heure limite de retour au camp. Il ne faudrait quand même pas arrivé alors que le casse-croute nous attend dans la tente mess depuis une heure!!!
A peine de retour au camp, La toubib débarque pour noter saturation!, on ne peut être plus suivis je pense!
Demain une nouvelle journée de repos nous attend. Je décide de ne rien faire du tout pour me reposer au mieux avant l'ascenssion.